TÉMOIN DU PASSÉ MINIER

Bien souvent ignorée de la population jurassienne, l’histoire minière de la vallée de Delémont est riche et a impacté de façon non négligeable le développement du pays vadais. En effet, les sous-sols des alentours du chef-lieu jurassien contiennent du minerai fer et sont parcourus par des kilomètres de galeries dont les multiples accès, appelés « têtes de puits », constellaient, à la fin du 19ème siècle, le paysage entourant la petite ville. Ces nombreux bâtiments permettaient aussi bien l’accès aux galeries souterraines que l’extraction du minerai de fer présent dans le secteur.

La construction du bâtiment ouvert au public lors des JEP date de 1917. D’une dimension au sol de 27 x 10 mètres et d’une hauteur de 17 mètres, le volume était initialement bâti au-dessus d’un puits de 60 mètres de profondeur qui descendait, à la verticale, sous le bâtiment. De ce point, des galeries se déployaient horizontalement. La construction regroupait, sous un même toit, les locaux nécessaires aux mineurs (vestiaires et wc), au stockage du minerai (silo) et au transformateur électrique. Toutefois, la plus grande partie du volume était dévolue à la machinerie, soit à l’ascenseur, permettant aux mineurs de descendre dans les galeries et de remonter le minerai de fer. Une fois extrait, il était dirigé vers les hauts-fourneaux voisins afin d’être transformé en fonte.

En 1926, la rude concurrence étrangère a sonné le glas de la production locale. Les mines ont été abandonnées petit à petit et les bâtiments peu à peu démolis. Un premier réemploi de la tête du puits de mine des Rondez, vidée de sa machinerie, en tant que hangar pour les pompiers de l’usine Von Roll, a permis au bâtiment d’éviter le funeste sort de ses voisins.

L’habile restauration que vous pouvez découvrir lors des JEP 2023 a permis de conserver le bâtiment dans sa volumétrie atypique d’origine tout en gardant lisibles les espaces jadis dévolus aux mineurs et à l’exploitation minière.