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QUELLES VALEURS POUR LE RÉEMPLOI ?

L’atelier proposé prend son inspiration dans le travail de l’historien de l’art autrichien Aloïs Riegl qui, en 1902, dans l’ouvrage le Culte moderne des monuments, propose une redoutable méthode de valorisation du patrimoine bâti. Il y élabore la valeur d’ancienneté et la valeur historique (remémoration), d’une part, et les valeurs d’art et d’usage (contemporanéité), d’autre part, dont la pertinence reste inégalée. L’évaluation d’un bâtiment reste le résultat d’un fragile équilibre entre elles, mâtiné bien sûr d’un peu de valeur économique, la grande oubliée de Riegl. Alors que le réemploi s’invente une nouvelle jeunesse, il paraît opportun, à l’instar des monuments historiques, de l’évaluer : bon ou mauvais ?

Pour ce faire, l’édition 2023 des JEP organise un atelier participatif qui propose de mesurer l’intérêt du réemploi en estimant la perturbation qu’il provoquerait dans l’équilibre des cinq valeurs ci-dessus. Il se déroulera en trois temps : introduction, évaluation et restitution. En ouverture, des architectes du bureau Tempesta Tramparulo, de l’association Matériuum et de l’enseignement Architecture + Patrimoine de l’UNIL introduiront les quatre valeurs de Riegl et la valeur économique. Puis, sous la conduite de ces mêmes personnes, des groupes de participant.es devront évaluer chacun un bâtiment exemplaire. Enfin, la phase de restitution considérera le réemploi de tout ou partie de ces bâtiments et constatera la mesure dans laquelle les cinq valeurs originales sont affectées. En fonction du nouvel équilibre qui s’établira, un jugement du réemploi pourrait être formulé. Pour ne rien perdre des échanges de la journée, un enregistrement sonore est prévu.